Le printemps éclate de toute part.



Les arbres et arbustes font « les beaux » avec leurs feuilles d'un vert tendre et leurs fleurs qui embaument. Dans nos jardins, plantes annuelles ou vivaces rivalisent de couleurs et senteurs…

Les oiseaux, eux aussi, chantent le printemps, ce renouveau. Les hirondelles sont revenues et s’activent à reconstruire leur nid en faisant un raffut de tous les diables…

C’est le moment où il fait bon se promener dans la campagne, s’enivrer de toutes ces parfums, écouter, rêver …

Et pour vous accompagner dans votre flânerie, nous vous proposons ces quelques poèmes…

Rondeau de printemps

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.

Il n'y a bête ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.

Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie;
Chacun s'habille de nouveau:
Le temps a laissé son manteau
.

René Charles d'Orléans

Printemps

Tout est lumière, tout est joie.

L'araignée au pied diligent

Attache aux tulipes de soie

Les rondes dentelles d'argent.

La frissonnante libellule

Mire les globes de ses yeux

Dans l'étang splendide où pullule

Tout un monde mystérieux.

La rose semble, rajeunie,

S'accoupler au bouton vermeil

L'oiseau chante plein d'harmonie

Dans les rameaux pleins de soleil.

Sous les bois, où tout bruit s'émousse,

Le faon craintif joue en rêvant :

Dans les verts écrins de la mousse,

Luit le scarabée, or vivant.

La lune au jour est tiède et pâle

Comme un joyeux convalescent;

Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale

D'où la douceur du ciel descend !

Tout vit et se pose avec grâce,

Le rayon sur le seuil ouvert,

L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,

Le ciel bleu sur le coteau vert !

La plaine brille, heureuse et pure;

Le bois jase ; l'herbe fleurit.

- Homme ! Ne crains rien ! La nature

Sait le grand secret, et sourit.

Victor Hugo

Le printemps

Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.

Sous les rayons d’or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses de lilas fleurissent.

Couchons-nous au bord des étangs,
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos cœurs gonflés et palpitants.
Te voilà, rire du Printemps !

Théodore de Banville

Mars

Il tombe encore des grêlons,

Mais on sait bien que c’est pour rire.

Quand les nuages se déchirent,

Le ciel écume de rayons.

Le vent caresse les bourgeons

Si longuement qu’il les fait luire.

Il tombe encore des grêlons,

Mais on sait bien que c’est pour rire

Les fauvettes et les pinsons

Ont tant de chose à se dire

Que dans les jardins en délire

On oublie les premiers bourdons.

Il tombe encore des grêlons.

Maurice Carême


Photos de Michèle Perriot et Monique Collin



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